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Votre panier est vide.Karen Brandin
3 mai 2025
Voici un tout petit roman graphique qui a pour ambition d'évoquer presque une "épopée" mathématique donc il y a nécessairement de très nombreux raccourcis, des notions sophistiquées qui sont parachutées comme la notion de "forme modulaire" qui apparaît sans être réellement présentée. Ce n'est donc pas forcément un ouvrage pour les puristes (j'ai même vraiment souri car la théorie d'Iwasawa est évoquée comme une théorie assez marginale en théorie des nombres, assez peu connue alors c'était la marotte absolue de mon directeur de thèse qui ne jurait que par elle si bien qu'à Bordeaux, nous en êtions abreuvés .... Comme quoi ). Reste que le graphisme est d'une grande poésie, c'est un dessin très pur et pourtant très sensible qui colle parfaitement à un récit mathématique qui retrace une aventure largement humaine. Que l'on ait pu suivre de près ou de loin l'aboutissement de ce rêve d'enfant, un rêve qui pour A. Wiles aurait tout aussi bien pu tourner au cauchemar, on comprend vraiment le processus de réflexion, sa complexité. On comprend que le doute, l'erreur sont nécessaires pour avancer ; on comprend que pour avancer, il faut parfois savoir reculer ... comme est nécessaire une très grande culture pour envisager si besoin les objets autrement. On comprend enfin que les maths c'est un tout, une éternelle correspondance, que leur richesse vient souvent du don d'ubiquité des structures. Savoir respecter les cadres mais aussi les élargir sans trahir. C'est donc un ouvrage à mettre entre toutes les mains à partir du lycée. Chacun peut en tirer quelque chose, ne serait-ce qu'en terme de leçon de vie. Déclencher des vocations, pas forcément. Une certaine curiosité, probablement.Bref une originale et courageuse initiative.
Blue Boy
8 janvier 2025
Avec cette petite bande dessinée à la couverture souple qui se lit comme un fascicule (43 pages), Alexandre Kha s’est offert une parenthèse, loin des mondes fantastiques desquels il est coutumier. Encore que…Découvert à sa mort dans un exemplaire de son livre de Diophante, le théorème de Fermat postulait que (attention, on se concentre !) il n'existe pas de nombres entiers strictement positifs x, y et z tels que : xn* + yn* =zn* dès que n est un entier strictement supérieur à 2. ["n" doit être lu ici en exposant]A travers cette anecdote réservée aux initiés, l’auteur rend en quelque sorte hommage aux mathématiciens qui ont marqué l’Histoire (Pythagore, Archimède, Evariste Gallois, Sophie Germain, Paul Wolfskehl, Yukata Taniyama…) mais en particulier à Pierre De Fermat ainsi qu’à Andrew Wiles, qui fut le premier à découvrir l’énigme, il y a seulement vingt-cinq ans !Si « Le Théorème funeste » peut se concevoir comme un ouvrage de vulgarisation, il faudra tout de même être familier des nombres et autres équations pour mieux appréhender l’objet. On pourra bien sûr se contenter de savourer l’envoûtant trait lunaire d’Alexandre Kha, plus minimaliste qu’à l’accoutumé mais conservant toute sa poésie, prouvant ainsi que celle-ci peut faire bon ménage avec les maths. Les mathématiques, qui pour beaucoup étaient une véritable hantise à l’école, appartiennent pourtant bien au monde de l’esprit, et à ce titre peuvent se révéler absolument fascinantes. Elles peuvent même paraît-il receler une très grande beauté pour certains. En nous faisant pénétrer un domaine pas toujours accessible au commun des mortels, à l’aide d’étonnantes métaphores graphiques, l’auteur nous invite peut-être aussi à nous initier en passant outre nos préjugés. Il est presque dommage que l’ouvrage soit aussi court, nous faisant un peu rester sur notre faim…
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